La POLÉMIQUE CONTINUE.....

Publié le par Takeda Tetsuya

Les circonstances de l'embuscade sanglante du 18 août dernier dans la vallée d'Uzbeen continuent à être dévoilées à un rythme impressionnant par l'état-major français. Ce vendredi, il a confirmé que l'un des soldats qui a perdu la vie dans l'attaque des talibans a été tué à l'arme blanche.

«Pour mettre fin aux rumeurs qui déstabilisent les familles, je peux déclarer qu'un de nos soldats, blessé par balle, est mort par arme blanche au cours des combats rapprochés de l'embuscade du 18», a déclaré le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck.

L'information avait déjà filtré dans plusieurs médias français ou étrangers. L'examen des corps rapatriés à l’Institut médico-légal avait révélé une blessure par arme blanche au niveau des reins d'un soldat. Cette blessure a bien été fatale.

L'état-major pressé de détailler les dessous du drame

Après les révélations de plusieurs médias français dont le «Canard Enchaîné», «Paris Match» et le blog du journaliste Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires à «Libération», l'état-major avait été obligé de communiquer sur les véritables étapes d'une embuscade qui a duré plusieurs heures.

Plusieurs sources militaires ont ainsi confirmé à 20minutes.fr, mercredi et jeudi, que les talibans avaient bien eu les corps entre leurs mains pendant des heures, et qu'ils avaient été déplacés, dépouillés et parfois alignés par les insurgés. «L'imbrication» (l'extrême proximité) entre talibans et forces françaises officiellement avancée par le ministère de la Défense était en fait un véritable euphémisme.

«Détails sordides»

Lors de sa conférence de presse au ministère de la Défense, le général Benoît Puga - qui avait par ailleurs parlé d'une «sacrée raclée» pour les talibans - n'avait pas démenti les questions sur d'éventuelles blessures à l'arme blanche lors de corps-à-corps. Mais il n'avait pas voulu détailler ce qu'il a alors appellé des «détails sordides». Sordide ou non, voilà l'opinion publique fixée sur ce point-là, alors qu'on peut s'attendre à d'autres précisions dans les heures et les jours qui viennent.

Les premiers éléments d'un groupe de 350 parachutistes du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa), basé à Carcassonne, partent vendredi pour l'Afghanistan dans le cadre d'une «relève des effectifs» présents dans le pays

Les familles des soldats disparus vont être reçues en Afghanistan les 12 et 13 septembre prochains.


M. Gr.

 

MORIN : Faire taire les rumeurs

Avec la volonté de faire taire rumeurs et polémiques, le ministre de la Défense Hervé Morin et les armées ont annoncé vendredi, 18 jours après la mort de dix soldats tombés dans une embuscade des talibans, que l'un d'entre eux était décédé d'une blessure à l'arme blanche.

"Il n'y a eu qu'un soldat tué par arme blanche, tous les autres soldats ont été tués par balles", a martelé le ministre dans le 20 heures de France 2, confirmant les informations de l'état-major.

"Nous n'avions rien à cacher: il n'y a pas eu de prisonnier, il n'y a pas eu de mutilé, tout ça n'existe pas", a-t-il encore assuré, évoquant "les rumeurs les plus folles" qui ont circulé ces derniers jours et rappelant qu'un journal avait parlé de quatre soldats égorgés.

L'état-major s'est voulu tout aussi formel: les "examens médicaux des huit autres militaires tombés dans la vallée d'Uzbeen montrent qu'ils ont été tués par balles ou éclats". Le dixième était décédé le lendemain dans un accident en tentant de rejoindre les lieux des combats.

Les rumeurs s'étaient de nouveau multipliées depuis quelques jours, d'autant que le ministère de la Défense se refusait à détailler les circonstances précises des décès.

M. Morin a de nouveau justifié ce silence vendredi par une promesse faite à la famille du soldat tué à l'arme blanche.

"Quand vous avez une mère qui vous dit, +je suis fière de mon fils, il est mort en servant la France et pour la sécurité des Français mais ce que je vous demande, c'est de ne pas dire les circonstances de sa mort+, eh bien vous la bouclez", a-t-il fait valoir.

La polémique avait aussi été relancée par la publication controversée jeudi dans Paris Match de photos montrant des talibans affirmant être les auteurs de l'embuscade et arborant des armes prises sur les soldats tués.

L'un d'eux portait même un uniforme français quasi-complet dont le treillis aurait toutefois été acquis dans un bazar, selon la photographe de Paris Match. Le tout était "authentifié" par la montre de l'un des dix tués, remise aux journalistes de l'hebdomadaire par le commando.

Du côté des armées, le général Benoît Puga, sous-chef "opérations" à l'état-major lors de l'embuscade, avait tout juste laissé entendre le 28 août que les combats entre soldats français et talibans s'étaient pour partie déroulés au corps à corps.

Pressé de questions vendredi matin sur Canal +, M. Morin en appelait encore, face aux polémiques, "à l'unité du pays dans la lutte contre le terrorisme que nous menons", "dans la lutte pour les droits de l'Homme" ainsi que "pour nos soldats et notre armée". En fin de matinée, la Défense décidait finalement de communiquer.

Le ministre, qui sera aux côtés de certaines familles lors d'un déplacement prévu vendredi en Afghanistan, a rappelé les avoir rencontrées pour leur dire "les circonstances et les conditions" dans lesquelles leurs fils sont morts.

Il répondait notamment à la publication par Le Parisien du témoignage de Béatrice Gaillet, la mère de Damien, le soldat tué dont les talibans avaient récupéré la montre, qui s'angoissait: "qu'est-ce que mon fils à pu vivre ? Comment les talibans sont-ils parvenus à mettre la main sur cette montre".

Damien Gaillet a été inhumé le 25 août au Vast (Manche), où il repose aux côtés de son grand-père, militaire à l'origine de sa vocation. Il aurait eu 21 ans le 4 novembre.

 




Publié dans Actualité française

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