Mort d'un soldat français : Réactions

Publié le par Yahoo actu

PARIS (Reuters) - Après la mort d'un soldat français au Soudan(Le sergent POLIN Gilles, du 1er  RPIMa), le président français a condamné vendredi "avec la plus grande fermeté l'usage délibéré et disproportionné de la force" à l'encontre de soldats de l'Eufor déployés dans la zone frontalière entre le Tchad et le Soudan. 

Dans un message transmis par son porte-parole, David Martinon, le chef de l'Etat "demande aux autorités soudanaises de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise pas".

Nicolas Sarkozy rappelle que les soldats de l'Eufor "remplissent une mission de protection humanitaire au profit des populations réfugiées du Darfour et des populations tchadiennes déplacées".

Dans son communiqué, David Martinon précise que le corps du soldat français a été formellement identifié comme étant celui du sergent Polin.

Le président de la République, qui "s'associe pleinement à la douleur de sa famille et de ses proches", a "demandé que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame", ajoute le porte-parole.

Dans un communiqué séparé, le ministre de la Défense, Hervé Morin, "condamne la violence disproportionnée et injustifiée" des forces soudanaises.

Le ministre de la Défense précise que l'identification formelle a été réalisée vendredi après-midi à Khartoum par une mission composée d'un diplomate de l'ambassade de France, d'un médecin militaire français, d'un officier de police judiciaire et d'un officier de l'Eufor.

"Selon les autorités soudanaises, le corps a été retrouvé à proximité du lieu de l'accrochage qui s'est déroulé à environ deux kilomètres de la frontière avec la République du Tchad", précise Hervé Morin.

Le militaire français avait été porté disparu lundi lors d'une patrouille après être entré accidentellement sur le territoire soudanais près de Tissi, aux confins du Tchad, du Soudan et de la République centrafricaine.

Selon l'Eufor, les deux soldats de la patrouille seraient arrivés sur un poste de contrôle de l'armée soudanaise et auraient décliné leur identité. Mais les troupes soudanaises auraient ouvert le feu. Blessé, le deuxième soldat français a pu rejoindre les forces européennes.

Le véhicule des deux Français "a franchi par inadvertance la frontière", confirme Hervé Morin dans son message. Il "s'est arrêté à vue d'un check-point pour se faire reconnaître. C'est alors que les personnes qui tenaient ce point de contrôle ont ouvert le feu sans sommation".

"Les deux militaires français en mission humanitaire n'avaient à aucun moment fait preuve d'hostilité ou d'agressivité à leur égard", ajoute le ministre de la Défense.

Khartoum conteste cette version des faits et affirme que ce sont les soldats français de l'Eufor, au nombre de six et non deux, qui ont ouvert le feu.

Elizabeth Pineau et Laure Bretton

Publié dans Actualité française

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